L'établissement
berlinois appelé Haus Vaterland n'avait rien à voir avec des
quelconques sentiments patriotiques. De 1928 à 1943, c'était un
grand restaurant et centre de divertissement sur la Potsdamer Platz
avec environ un million de visiteurs par an.
Il y avait une
variété de différents restaurants à thème: la Terrasse du Rhin,
un bar à bière bavaroise, un café et taverne viennois, un café
turc, une bodega espagnole, une taverne hongroise, un salon de thé
japonais, un american-bar du Wild West, une osteria avec des
spécialités italiennes, ainsi qu'une Palmensaal (salle des
palmiers), qui était un espace de danse, décoré de sculptures
signées Josef Thorak (il devint plus tard l'un des artistes
officiels du Troisième Reich).
En plus de la
nourriture et des boissons, il y avait aussi des événements
musicaux et artistiques et des programmes de variétés. Les
simulations météorologiques sur la Terrasse du Rhin (Rheinterrasse)
étaient célèbres. Le tonnerre et la foudre étaient simulés
toutes les heures dans une réplique du paysage de la vallée du
Rhin. Des trains miniatures circulaient dans la vallée, des modèles
de bateaux naviguaient sur la rivière et des avions miniatures (en
coopération avec Lufthansa) volaient parmi les assistants.
Le bâtiment donnait l'impression d'une construction en pierre massive, mais en fait c'était une squelette en acier recouverte d’une façade en pierre.
Alors, quid de la
Patrie ? Du Vaterland ? Voici le pourquoi du nom : la maison
était située dans les locaux d'un café autrefois appelé
Piccadilly. En 1914, le nom a dû être changé, pour des raisons
anglophobiques, à «Kaffee Vaterland». A peu près au même moment,
la maison royale britannique de Battenberg changeait son nom à
consonance allemande pour Mountbatten, et le tsar de toutes les
Russies rebaptisait sa capitale, du bien trop teutonique
Saint-Pétersbourg au plus slave Petrograd. Ce qui nous ramène à
Berlin, où le district de Charlottenburg, pendant les années 20,
était populairement connu comme Charlottengrad, en raison de
l'énorme quantité d'exilés russes s’y étant installés.
Juste ajouter que,
pendant la première guerre d'Irak, un certain nombre de restaurants
américains ont cessé de vendre des «french fries». Au lieu de
cela, leur menu proposait des «Freedom Fries», impossibles
d’associer à Dominique Villepin…
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