De nos jours, aller au cinéma est une expérience complètement différente de celle
des années 20. Des ouvreurs en uniforme, des orchestres de 80
musiciens, des salles richement décorés. Manhattan arborait des
haut lieux comme Capitol et Roxy, mais Berlin avait aussi ses cinémas
de luxe.
C'était en partie une conséquence de l'influence américaine sur l'industrie cinématographique allemande. UFA, le plus grand producteur de films en Allemagne, avait embauché l'agent américano-européen et imprésario Sam Rachmann pour réorganiser son théâtre principal, UFA-Palast am Zoo.
Son inauguration a eu lieu le 24 septembre 1925. «La redécoration de l'intérieur en violet et or et l'installation de spots multicolores ont créé une ambiance Broadway. Le cinéma rénové a fêté son ouverture avec trois heures de divertissement ininterrompu. »
Le long métrage était une comédie avec Sydney Chaplin (le demi-frère aîné de Charlot): Charley's Aunt. Et le spectacle incluait une compagnie de ballet dirigée par Alexander Oumansky et un orchestre de 75 musiciens sous la direction de Ernö Rappée jouant l'ouverture de Tannhäuser, ainsi que des airs de jazz.
Rappée et Oumansky ont beau être des noms inconnus aujourd'hui; à l'époque ils n'étaient pas n'importe qui. Seuls les meilleurs et les plus grands étaient assez bons pour l'UFA, ou peut-être pour le flamboyant Sam Rachmann.
Alexander Oumansky (1895-1983) était danseur et chorégraphe d'origine ukrainienne. Il appartenait aux ballets russes de Diaghilev. Il a émigré plus tard aux États-Unis et travaillé avec le corps de danse d'un autre célèbre cinéma, le Capitol de New York, où aussi Ernö Rapée était directeur musical.
Rapée (1891-1945) était un célèbre chef d'orchestre et compositeur qui avait déjà fait carrière aux États-Unis et qui allait devenir chef de l’orchestre du Radio City Hall à New York. Né en Estonie, il a fréquenté l'académie musicale de Budapest. Pendant son séjour à Berlin, il a été invité à diriger l'orchestre philharmonique de Berlin lors d'un concert. Une de ses compositions les plus connues est Charmaine.
C'était en partie une conséquence de l'influence américaine sur l'industrie cinématographique allemande. UFA, le plus grand producteur de films en Allemagne, avait embauché l'agent américano-européen et imprésario Sam Rachmann pour réorganiser son théâtre principal, UFA-Palast am Zoo.
Son inauguration a eu lieu le 24 septembre 1925. «La redécoration de l'intérieur en violet et or et l'installation de spots multicolores ont créé une ambiance Broadway. Le cinéma rénové a fêté son ouverture avec trois heures de divertissement ininterrompu. »
Le long métrage était une comédie avec Sydney Chaplin (le demi-frère aîné de Charlot): Charley's Aunt. Et le spectacle incluait une compagnie de ballet dirigée par Alexander Oumansky et un orchestre de 75 musiciens sous la direction de Ernö Rappée jouant l'ouverture de Tannhäuser, ainsi que des airs de jazz.
Rappée et Oumansky ont beau être des noms inconnus aujourd'hui; à l'époque ils n'étaient pas n'importe qui. Seuls les meilleurs et les plus grands étaient assez bons pour l'UFA, ou peut-être pour le flamboyant Sam Rachmann.
Alexander Oumansky (1895-1983) était danseur et chorégraphe d'origine ukrainienne. Il appartenait aux ballets russes de Diaghilev. Il a émigré plus tard aux États-Unis et travaillé avec le corps de danse d'un autre célèbre cinéma, le Capitol de New York, où aussi Ernö Rapée était directeur musical.
Rapée (1891-1945) était un célèbre chef d'orchestre et compositeur qui avait déjà fait carrière aux États-Unis et qui allait devenir chef de l’orchestre du Radio City Hall à New York. Né en Estonie, il a fréquenté l'académie musicale de Budapest. Pendant son séjour à Berlin, il a été invité à diriger l'orchestre philharmonique de Berlin lors d'un concert. Une de ses compositions les plus connues est Charmaine.
Depuis son ouverture
en 1919, l'Ufa-Palast am Zoo était le fleuron incontesté de l'UFA.
Après le remodelage de Carl Stahl-Urach (l'architecte derrière la HausVaterland) en 1925, il pouvait héberger 2 165 spectateurs. À
l'extérieur, il ressemblait à une massive citadelle romane dont la
maçonnerie et la tour carrée étaient évocatrices du «patrimoine
germanique». L'intérieur brillait tout en rouge et or avec du pourpre
sur les planchers et les murs. Des rideaux d'or plissés, éclairés
par des dizaines de projecteurs, assuraient un jeu ininterrompu de
couleurs fantastiques.
La ventilation était assurée par "un zeppelin électrique qui balayait la maison pendant les périodes d'interruption et arrosait de l'eau de Cologne avec un atomiseur".
Rudi Feld (1896-1994), un artiste et directeur artistique qui allait poursuivre sa carrière à Hollywood, était en charge des opulents «spectacles de scène» précédant les films ainsi que des grandes affichages extérieurs sur la façade du théâtre, différents pour chaque film.
La ventilation était assurée par "un zeppelin électrique qui balayait la maison pendant les périodes d'interruption et arrosait de l'eau de Cologne avec un atomiseur".
Rudi Feld (1896-1994), un artiste et directeur artistique qui allait poursuivre sa carrière à Hollywood, était en charge des opulents «spectacles de scène» précédant les films ainsi que des grandes affichages extérieurs sur la façade du théâtre, différents pour chaque film.
«Les intérieurs bizarres et les représentations théâtrales avaient pour but de mettre les spectateurs dans une ambiance festive, d'attirer leur attention avec tact sur le long métrage et de les rendre réceptifs à son message. Et dans leurs publicités en plein air, avec des images en couleur, des portraits des stars, des lettres gigantesques au néon, une architecture cinématographique surabondante. Les sensations de l'écran sautaient sur la rue, éparpillant leurs bonnes nouvelles dans la vie trépidante de la ville. Grâce à sa manipulation ingénieuse de la lumière et du mouvement, Rudi Feld, le chef de publicité d'Ufa, a transformé les façades de cinéma en écrans et lieux d’effets mécaniques spectaculaires. »
Les façades du cinéma changeaient de jour en jour, mais tout ce
scintillement aidait également à masquer le fait que la plupart des
spectateurs vivaient dans des conditions difficiles. Le contraste
entre les problèmes économiques oppressifs et l'image brillante
présentée au monde était en quelque sorte caractéristique des
années Weimar.
Information tirée du livre: "The Ufa Story A History of Germany's Greatest Film Company, 1918-1945" par Klaus Kreimeier, 1999.
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