La
chaîne franco-allemande Arte vient de diffuser une série en 8
chapitres : « Les rêves brisés de
l’entre-deux-guerres ». Elle sera disponible en replay pendant 60 jours.
On peut suivre le parcours dramatique, souvent tragique, de treize personnages, français, allemands, russes, italiens, autrichiens, britanniques. Les personnages ont vraiment existé, certains sont connus, comme le communiste Hans Beimler, le nazi Rudolf Höss (et non pas Hess), la jeune aristocrate anglaise Unity Mitford, la star du cinéma muet Pola Negri.
On peut suivre le parcours dramatique, souvent tragique, de treize personnages, français, allemands, russes, italiens, autrichiens, britanniques. Les personnages ont vraiment existé, certains sont connus, comme le communiste Hans Beimler, le nazi Rudolf Höss (et non pas Hess), la jeune aristocrate anglaise Unity Mitford, la star du cinéma muet Pola Negri.
Ce
blog traite de la période 1918-1933. La
série d'Arte ne
s’arrête pas en 1933 mais décrit aussi les
années terrifiques qui
suivent la débâcle de la république de Weimar : le cauchemar
hitlérien.
Margarete
Buber-Neumann aurait bien
mérité une
place dans la série. Née Thüring à Potsdam, près de Berlin, en
1901, elle est encore adolescente au
moment de la chute de l’empire allemand. Dans les années 1920,
elle adhère au
KPD, (Parti
communiste d'Allemagne). Elle épouse Rafael Buber, fils du
philosophe Martin
Buber et communiste. Ils divorcent et Margarete vit ensuite avec
Heinz Neumann, un des leaders du KPD.
En
1932, Neumann s’oppose à Staline sur la stratégie à suivre
vis-à-vis du parti
nazi et est mis à l'écart dans le parti. Les nazis arrivés au
pouvoir, le couple quitte Berlin pour Moscou, où ils
encourent le même destin de tant de réfugiés allemands en URSS. En
1937, Neumann est victime des purges staliniennes. Margarete, elle,
est arrêtée par
la NKVD en
1938.
On
peut se demander pourquoi Neumann, qui était déjà mal vu à cause
de sa critique de Staline, n’a pas plutôt choisi de partir en
France, où en Tchécoslovaquie, comme tant d’autres. Mais ce que
nous savons aujourd’hui sur les affres du communisme stalinien
n’était pas encore connu à l’époque. Des rumeurs couraient,
mais ils étaient – dans les milieux de gauche – considérés
comme de la propagande impérialiste.
Voilà
donc Neumann disparu pour toujours dans les profondeurs de la
Sibérie. En 1940, Margarete passe directement du Goulag au camp nazi
de Ravensbruck : un cadeau de Staline à son nouvel ami Hitler,
avec qui il venait de signer un traité de non-agression. Jamais on
ne décrira assez l’infamie du régime stalinien.
Dans
le camp, Margarete
rencontre la journaliste Milena Jesenská, ancienne compagne de Franz
Kafka, ainsi que Germaine Tillion. Elle survit
et ne meurt
qu’en
1989 en République Fédérale d’Allemagne. Elle est l’auteur de
« Prisonnière
de Staline et d'Hitler », où elle raconte ses terribles
expériences.
Il
me paraît
difficile de trouver un destin plus dramatique que le sien, qui
résume toute la histoire, souvent cauchemardesque, du vingtième
siècle.
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